La ministre centrafricaine des affaires étrangères, Sylvie BAÏPO-TÉMON, et le vice-président de l’Assemblée nationale, Evariste NGAMANA étranglés par l’étau diplomatique français. Plusieurs personnalités centrafricaines subissent l’expression du mécontentement de la France qui constate le déclin de son influence en Afrique subsaharienne.

Une poignée d’officiels centrafricains ont dû s’engager, ces dernières semaines dans plusieurs bras de fer avec l’administration française. C’est le cas de la ministre des affaires étrangères, Sylvie BAÏPO-TÉMON.
La Franco-centrafricaine a reçu début mai un avis d’expulsion du HLM (habitation à loyer modéré) dont elle est locataire en France.
La cheffe de la diplomatie
Centrafricaine aurait été accusée par l’administration française de pratiquer de la sous-location depuis son départ en RCA. Une pratique illégale en France.
La ministre fait également l’objet
d’investigation de la part des services des impôts pour une présumée dette fiscale estimée à un peu de moins de 20 000 €.
Contactée par Africa Intelligence, Sylvie BAÏPO-TÉMON affirme “n’avoir reçu aucune Notification”, ni pour concernant son logement ni de la part du fisc. Elle ajoute ne jamais avoir bénéficié de HLM, ni avoir sous-loué son logement actuel.
“Je vois qu’être ministre en République Centrafricaine dérange, mais je ne me reconnais pas dans ces histoires, lance-t-elle. L’administration française veut faire le buzz dans les médias, c’est son choix. Si elle veut me contacter, elle a mon adresse.” S’est exprimées la ministre, Sylvie BAÏPO-TÉMON.
D’autres personnalités centrafricaines ont aussi été visées par des expulsions hors du territoire français. C’est le cas de la famille du vice-président de l’Assemblée nationale.
L’épouse et les enfants du vice-président de l’Assemblée nationale, Evariste NGAMANA avaient dénoncé la fouille dont ils avaient fait l’objet lors d’une escale à l’aéroport de Roissy. Installée près de Tours, en Indre-et-Loire, la famille a reçu le 6 août 2021, une “obligation de quitter le territoire Français”.
Les tentatives du vice-président de l’Assemblée nationale, Evariste NGAMANA d’obtenir des titres de séjour pour sa famille se sont multipliées sans succès. Ses demandes ont été définitivement rejetées le 21 avril 2021.
La famille est depuis lors, assignée à résidence, en attendant son départ
volontaire pour Bangui, prévu à la fin du mois de mai. Entre-temps, le 3 mai dernier, le Président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra a nommé par décret l’épouse du vice-président de l’Assemblée nationale “conseillère consulaire et sociale” à l’ambassade de Centrafrique à Bruxelles.
Ces “tracasseries” arrivent au moment où les relations sont plus que jamais tendues entre Paris et Bangui. Le palais de la Renaissance voit la main de Paris derrière la réticence du Fonds monétaire international et la Banque mondiale
d’engager des appuis budgétaires pour la Centrafrique.
Dans le même temps, Didacien KOSSIMATCHI, leader de la plateforme Galaxie nationale, et par ailleurs proche d’Evariste NGAMANA, a lancé ces derniers jours un nouvel appel au départ des troupes françaises stationnées à l’aéroport de Bangui M’Poko, sous peine “d’actions de grandes envergures” d’ici au 17 mai.